
Notre parcours PMA, « un jour de vous en parlerais ... »
- axellecampion
- il y a 10 heures
- 4 min de lecture
Un jour je vous en parlerai…
Notre parcours vers la maternité – Épisode 1
Il y a des sujets plus ou moins faciles à aborder… Et parfois, on a besoin de temps avant de réussir à en parler. Les raisons sont multiples : le temps de digérer, une certaine pudeur, la peur qu’on nous plaigne (ce que je ne souhaitais surtout pas, car malgré tout je me considère chanceuse dans la vie), ou encore la peur de la maladresse de l’entourage – souvent involontaire, mais malgré tout blessante.
Et puis il y a la difficulté d’aborder un sujet sensible : parler de ce qui va bien est facile, mais dès qu’il s’agit de ce qui va moins bien, cela devient tout de suite plus compliqué. Surtout dans une société où l’on nous montre sans cesse une vie parfaite sur les réseaux sociaux. (Je m’égare, excusez-moi.)
Bref, tout ça pour dire qu’il y a plusieurs années déjà, j’avais très envie de devenir maman. Il a fallu du temps pour convaincre Monsieur, qui n’était pas prêt. Je tiens à préciser que je ne lui en veux pas : chacun avance à son rythme, et on ne peut pas décider d’un coup d’être mûr pour fonder une famille.
Mais pour moi, la souffrance a commencé à ce moment-là. Pas immédiatement, mais peu à peu, au fil des annonces de grossesses à encaisser, des naissances, des copains devenant papas si heureux… Et moi, je regardais tout cela en silence, sincèrement heureuse pour eux, mais en souffrant intérieurement.
Les premiers espoirs
Après deux ans à attendre, j’espérais chaque jour que Monsieur me dise : « Je veux qu’on construise une famille. » (Bon, ça c’est plutôt dans les films ! Je suis un peu rêveuse.) Finalement, j’ai fini par forcer la discussion : je lui ai expliqué que cette attente me rendait trop triste, que je ne pouvais plus continuer ainsi.
Alors nous voilà partis pour la grande aventure !Bien sûr, j’avais déjà secrètement espéré tomber enceinte par “accident” avant même que l’on décide d’essayer vraiment… Mais non, mois après mois, mes règles revenaient toujours.
Après environ un an d’essais infructueux, j’ai pris rendez-vous avec ma gynécologue. Plusieurs tests plus tard : rien d’anormal. On me dit de patienter. Alors les mois passent, je tente l’acupuncture, le magnétisme… Mais toujours rien. Et toujours, autour de moi, ces annonces de grossesse – parfois d’un deuxième, d’un troisième enfant – à encaisser. C’était difficile, je ne vais pas vous mentir.
L’ombre de l’endométriose
Un soir, à Lille, lors d’un apéro, un copain me dit :« Tu sais, Xou, je me demande si tu n’as pas de l’endométriose. Je t’ai déjà vue souffrir énormément pendant tes règles… »
Il avait semé une graine dans mon esprit, même si ma première réaction a été : « Mais non, j’ai toujours eu des règles comme ça, rien d’anormal. »
Puis un jour, je tape sur Google « symptômes endométriose ». Et là, stupeur : je les avais tous. Je réalise que ce que je croyais normal… ne l’était pas du tout.
Je prends rendez-vous avec un spécialiste. Il m’examine et me dit :« Je vous prescris un IRM, mais je suis à 95 % sûr que vous avez de l’endométriose. Je vous adresse directement en PMA. »
Étonnamment, je reste positive : endométriose ne veut pas dire infertilité. La PMA, ce peut être juste un petit coup de pouce.
Montagnes russes émotionnelles
IRM passée. On me fait attendre 45 minutes, puis un médecin me reçoit, debout dans un minuscule bureau. Il me dit :« Rien du tout sur l’IRM. Pas d’endométriose. Pas d’infertilité. C’est dans votre tête, il faut lâcher prise. »
Autant vous dire que sur le plan émotionnel, les montagnes russes commençaient à être rudes.
J’essaie alors d’accepter, de me dire que c’est moi qui bloque, qu’il faut lâcher prise, se changer les idées. Gros travail sur moi-même.
Le verdict
Puis vient le rendez-vous en clinique PMA. La gynécologue étudie tous mes examens, reste longuement sur l’IRM, et finit par dire :« J’ai un doute. Votre dossier passera en commission. »
Quelques semaines plus tard, le verdict tombe : endométriose pelvienne profonde, avec une forte infertilité liée à l’endroit où elle se situe.Un soulagement – enfin une explication, ce n’était pas “dans ma tête”. Mais aussi une claque, car cette fois, la réalité était là.
Nous voilà officiellement en parcours PMA.
Le parcours FIV
Une première tentative de FIV “classique” échoue : aucun embryon congelé, un seul à transférer, qui n’a pas survécu.
Nous passons aujourd’hui à un protocole dit “long” : une ménopause artificielle pour calmer l’inflammation causée par l’endométriose. Un nouvel espoir.
Partager pour avancer
On m’avait conseillé de raconter mon parcours, que cela m’aiderait, que je verrais que je ne suis pas seule. J’avais honte au début, mais aujourd’hui, je me rends compte que ça fait énormément de bien.
Je ne suis pas là pour me plaindre. J’adore ma vie. J’ai la chance immense d’avoir une famille et des amis exceptionnels. Mais je veux partager cette histoire pour rappeler que la vie n’est pas toujours rose, malgré ce que l’on peut croire en regardant les réseaux sociaux.
Merci la vie
Je fais confiance à la vie, parce que je l’aime beaucoup trop. Les obstacles sont là pour nous faire grandir, relativiser et apprécier encore plus les moments de bonheur.
Alors merci la vie !
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